COMMUNIQUE DE PRESSE
Paris, le 26 septembre 2022
LES ASSOCIATIONS DE PATIENTS CONDAMNENT LA PROLONGATION DE L’EXPERIMENTATION SUR LE CANNABIS MÉDICAL
Les Associations de patients, représentant les malades atteints de pathologies dont les symptômes sont le plus souvent réfractaires à tous traitements médicamenteux (Sclérose en plaques, épilepsie, douleurs neuropathiques sévères et/spasticités des maladies du système nerveux central Cancer, situations palliatives de fin de vie..) condamnent la décision de reconduire d’un an l’expérimentation sur la mise à disposition de médicaments à base de cannabis à usage médical, qui doit leur être annoncée ce jour par la Direction générale de la Santé.
En premier lieu, les associations regrettent vivement n’avoir été ni consultées, ni même informées de cette décision, avant que celle-ci n’ait fuité dans la presse par un communiqué des représentants de la filière agro-industrielle. Cette méthode est symptomatique du peu de considération dont bénéficient les malades dans cette décision.
Cette expérimentation, dont 2000 patients ont pu bénéficier pendant 2 ans, a mis en évidence une amélioration de la qualité de vie pour 70 % de ces malades, l’absence de mésusage et de danger d’évolution vers d’autres finalités d’usage.
Les motifs invoqués pour prolonger l’expérimentation, à savoir l’impréparation de la filière agro-industrielle française et le risque de prise de positions d’acteurs étrangers sur le marché, ne sauraient en aucun cas dicter notre politique sanitaire. Privilégier des intérêts économiques à l’amélioration de la santé et de la qualité de vie de dizaines de milliers de malades souffrant de symptômes chroniques et lourdement invalidants constitue une rupture dangereuse avec l’éthique de santé publique et ne serait-ce que la doctrine du « quoi qu’il en coûte » adoptée au moment de la crise du Covid-19.
Prolonger l’expérimentation n’apporterait aucune donnée scientifique supplémentaire, mais prolongerait encore les souffrances de milliers de patients en attente de traitements efficaces, alors même que l’ANSM a conclu dès 2018 à la pertinence de la mise à disposition de ces médicaments.
Les associations réclament que soient mis à disposition, dès mars 2023 comme initialement prévu, des médicaments à base de cannabis issus de filières de production règlementées et conditionnés à une primo-prescription hospitalière et soumis à remboursement.
une invitation à une réunion d’information a été expédiée aux députés de la commission sociale le 25/09/2022